mardi, août 26, 2014

Sommières: 26 août 1944 C'était la libération !

Soixante et dix ans déjà, et je m'en rappelle comme si c'était hier , et pourtant je n'étais qu'un enfant !
Ce samedi là, comme c'était souvent le cas depuis le début de l'été, nous nous étions "réfugiés" au mazet dans les 'mauvallats 'car depuis quelques jours  la ville était traversée par des colonnes allemandes, et chaque passage signifiait : coups de feu, pillage et panique .
D'ailleurs au début du mois au cours d' un accrochage avec la résistance un soldat avait été tué et, en représailles les allemands avaient incendiés quelques maisons au faubourg du pont (photos)
Du haut du chemin de 'paillassonne' au 'saut du cheval' au travers des oliviers mon père observait la route de Boisseron et les troupes de la Werrmarth battre en retraite. De temps en temps on entendait une rafale ou de quelques coups de feu mais dans l'après midi après avoir vu de grands feux sur les collines environnantes nous vîmes surgir dans le ciel à basse altitude trois ou quatre avions alliés qui mitraillèrent copieusement la colonne allemande . Cette dernière s'était abritée le long du Vidourle entre Salinelles et Lecques.
Dans la soirée, nous avons eu l'impression d'entendre de la musique...et "La marseillaise" mais par précaution mes parents décidèrent que nous passerions une nuit de plus  à la belle étoile
Le lendemain les sept ou huit cent prisonniers furent amenés aux écoles où ils ne restèrent que quelques jours
Nous  étions enfin libres et notre première balade ( à bicyclette !) fut d'aller voir les restes de la colonne anéantie où les carcasses des canons et des véhicules brûlés jonchaient encore le sol .
Soixante et dix ans après, je me revois encore regardant les traces de balles des avions sur les murs du cimetière de Salinelles !

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