mardi, janvier 31, 2012

Près d'un demi siècle dans la grand rue ....ou les souvenirs d'un commerçant de l'époque






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(photo: un samedi dans la Grand'rue 1990) Un autre souvenir encore plus vieux celui -là : C'est celui de ce charcutier que l'on appelait LE Piv; sur la porte de sa boutique quand il ne vociférait pas des insanités aux passants ou qu'il ne se curait pas les dents avec son grand couteau, il avait un grand plaisir à cracher en roulant à grand bruit au fond de sa gorge des "mollards" qu'il expédiait de l'autre côté de la rue !
Une autre anecdote ; A cette époque il y avait à l'entrée de la rue une succursale des "économats du centre" et le gérant un dénommé RAFFARD sortait tous les matins une montagne de caisses vides pour faire croire qu'il vendait beaucoup.....et le soir , il rentrait le tout jusqu'au lendemain !
Pus récentes celles-là : Matillo le fabricant de sandales qui l'a.m. affichait sur sa porte : "Je reviens dans 5 minutes" et qui partait fureter à la Coustourelle. Alors lorsque Carmen s'en apercevait, à son retour on rigolait .
.....Et la serveuse du restaurant l'Oustalou ? Quand un client (un homme bien sûr) lui demandait si au menu il n'y avait pas un supplément, elle lui répondait en souriant tout en affichant son opulente poitrine en avant: "SI" il y a moi !








1995 commerces dans la grand'rue ;
Encore un plus récente ...."BOUDIN" un pensionnaire de la maison de repos qui presque tous les jours s'éclipsait des jardins de l'hospice pour aller boire un verre à la sauvette en passant par les rues basses . Comme je savais qu'il n'aimait pas les "curés" je lui disais "dépêche toi tu vas manquer les vêpres" et chaque fois il entrait dans une colère folle. Jusqu'au bas de la rue il hurlait un chapelet de grossièretés à l'encontre de la religion , sauf qu'un jour il se trouva nez à nez avec une soeur qui sortait de la pharmacie . Alors à part de se mettre à genoux au milieu de la rue ....






Vieille photo de la famille Rey/Pouvil de la boucherie chevaline
Mais j'ai gardé pour la fin la multitude de souvenirs que j'ai de ma voisine l'épicière Mme Sedat : ça c'était une commerçante! et à côté d'elle j'en ai appris beaucoup ....
Dès sept heures du matin, hiver comme été, elle était devant sa porte, rangeant ses cageots, mouillant ses légumes (humides ils pèsent plus!) et surtout saluant les passants toujours avec le même boniment "bonjour, aujourd'hui il va faire beau" et suivant le cas si c'était une connaissance d'ajouter :"qu'est-ce que vous avez pour dîner? tenez j'ai reçu de belles tomates achetez-les, c'est très bon pour la santé "
Combien de fois fois l'ai-je entendu annoncer à haute voix en pleine rue :" 1kg de fraises 6 frs, un chou 3 frs, un paquet de poireaux 3 frs et un melon 4 frs total 18 frs, allez je vous donne une orange pour le petit ...." et j'ai rarement vu un client lui dire que 6+3+3+4 cela ne faisait pas 18 mais 16 frs . Trop contente de cette bonne manière, la ménagère n'y faisait pas attention !





La grand rue vers la place du marché 1989
Une autre astuce que j'avais remarquée: Elle disposait sur son étalage côte à côte deux cageots de tomates les mêmes , mais l'un étiqueté à 3frs le kilo et l'autre à moitié vide à 3 frs 20 . Et comme par hasard ces dernières étaient meilleures et se vendaient mieux .
A propos de l'étalage, si à l'époque la législation sur les prix n'était pas très regardante, elle affichait bien entendu le prix sur chaque article,rien d'autre, car pour elle il s'agissait soit du prix au kilo, de la livre...ou de la pièce et ça.... suivant la tête de l'acheteur !
Que de bons vieux souvenirs , et comme le temps passe .
Posted by Picasa

4 commentaires:

Anonyme a dit…

bravo papi et vivement la suite !

un ancien de la grand rue

michelle a dit…

formidable souvenirs de notre Sommières des années passées tel que nous l'avons tant aimé ! merci pour ce blog que vous tenez à jour toujours aussi bien et toujours avec de belles photos ! une sommiéroise exilée mais qui n'oublie pas ses racines

Anonyme a dit…

A Monsieur Mouret lorsqu'il parle de la serveuse de L'Oustalou avec sa poitrine opulente qui se proposait comme dessert, rassurez moi et dites moi que c'était bien avant 1970 car de 70 à 81 j'ai aucun souvenirs de ces faits, (un ancien gérant).Cordialement.

Anonyme a dit…

Très très peu de photos entre 1970 et 1980 la raison? Dommage pour ceux qui ont connu cette période!